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Au début des années 80, Henry Mintzberg, économiste canadien spécialisé en gestion de l’organisation, s’intéresse aux structures organisationnelles. À travers ses travaux, il identifie différentes configurations organisationnelles récurrentes vers lesquelles tendent les organisations. Il en élabore cinq : la structure simple, la bureaucratie mécaniste, la bureaucratie professionnelle, l’adhocratie et la structure divisionnelle.
Henry Mintzberg conçoit toute organisation (indépendamment de sa configuration structurelle), comme étant composée de 5 parties qui échangent des flux de différentes natures ;
Sur la base de cette approche, il identifie 5 configurations possibles qui constituent la typologie des structures organisationnelles de Mintzberg. Ces configurations représentent les différentes combinaisons possibles entre les cinq parties de base et les différents flux qui les relient. Le tableau ci-dessous offre un récapitulatif des caractéristiques propres à chaque type de configuration :
Chaque type de structure a ses spécificités et convient plus ou moins bien à différentes orientations stratégiques.
La typologie de Mintzberg n’a pas pour objectif de déterminer des structures rigoureusement définies mais plutôt d’aider à catégoriser les organisations existantes selon les structures types vers lesquelles elles tendent. Ainsi, dans une optique d’alignement entre stratégie et organisation, utiliser la typologie de Mintzberg est pertinent : cela permet d’identifier où se situe l’entreprise et voir si l’organisation en vigueur est adaptée aux ambitions futures ou si une configuration différente conviendrait mieux.
Nous allons maintenant présenter trois courts exemples de structures. Cela nous permettra de comprendre plus concrètement la typologie imaginée par Mintzberg.
Structure simple
Prenons comme exemple un petit commerce de proximité dont le fondateur est aussi le manager. Il emploie trois vendeurs à temps plein ainsi qu’une personne à temps partiel qui s’occupe de la comptabilité. Le fondateur/manager s’occupe de toutes les décisions, traite avec les fournisseurs, détermine puis supervise les tâches de chaque employé.
Dans ce cas, la structure simple est adaptée car c'est une petite société peu complexe. Cependant, si le commerce venait à se développer, par exemple avec l’ouverture de filiales dans d’autres villes, la structure simple pourrait s'avérer peu efficace ; les prises de décision deviendraient lentes et le manager, seul décisionnaire, serait débordé.
Bureaucratie mécaniste
Un exemple type de bureaucratie mécaniste serait une banque cantonale. Chaque activité, que ce soit le contrôle de gestion, la compliance ou le risk management, est hautement normalisée et réglementée. Ces activités sont regroupées sous différentes divisions, le niveau de départementalisation est fort. La direction supervise chaque directeur de division, qui à leur tour prennent les décisions relatives aux niveaux plus bas.
Un des désavantages de cette structure est que les nombreuses réglementations peuvent être un frein à l’innovation et être source de frustration pour les collaborateurs.
Adhocratie
Un groupe de recherche formé spécifiquement pour mener à bien un projet peut être un exemple d’adhocratie. Quatre Professeurs d’une Université provenant de différentes facultés s’associent pour mener à bien une étude scientifique. Le groupe est responsable des décisions et sera dissous une fois le projet terminé.
Les structures organisationnelles de Mintzberg présentent quelques limites. Tout d’abord, chaque structure est une simplification qui dans la réalité est souvent beaucoup plus complexe. De plus, la typologie imaginée par Mintzberg date des années 80 et d’autres modèles de structures sont apparus depuis.
Ce que l’on peut retenir de la typologie des structures organisationnelles de Mintzberg est qu’il existe plusieurs configurations d’organisation et que chacune a ses spécificités. Choisir la meilleure configuration possible pour son entreprise dépend de plusieurs facteurs notamment la stratégie qui est poursuivie, le type de management souhaité et le style d’activités réalisées. Les structures organisationnelles ne sont pas fixes mais servent de modèles de base qui peuvent être adaptés pour définir le type d’organisation d’une société.
Mintzberg, H. (1978) The Structuring of Organizations, Edition Pearson
Mintzberg, H. (1998) LE MANAGEMENT. Voyage au centre des organisations, Édition d’Organisation
Mintzberg, H. (1980) Structure in 5’s: A Synthesis of the Research on Organizational Design, Management Science