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Le 26 novembre dernier, un article au sujet de la digitalisation, rédigé par Miroslaw Halaba, est paru dans le bimensuel de la FER « Entreprise romande ». L’auteur y aborde notamment les défis liés au recrutement des métiers digitaux en présentant des éléments issus de l’étude menée par M&BD sur la même thématique.
« Florissants, les métiers digitaux occupent un nombre toujours plus grand de professionnels. Leurs attentes et leurs besoins sont spécifiques, leur apport à l’entreprise crucial. Soucieux notamment de s’informer sur la question de leur recrutement et d’apporter de nouvelles connaissances aux entreprises régionales, le cabinet de conseil M&BD Consulting SA, installé à Lausanne et à Genève, a réalisé une étude, publiée ce printemps, visant à cerner les attentes des demandeurs d’emploi.
Les métiers qui sont au coeur de ce travail prennent deux formes. Ils sont liés aux aspects technologiques – activités touchant à l’intelligence artificielle, par exemple – ou sont proches du marketing et concernent la commercialisation et les services. Si les premiers souffrent de pénurie, les seconds, en revanche, font l’objet d’une forte demande, mais variable, indique Elvis Gonzalez, directeur du cabinet et expert en stratégie et organisation d’entreprise.
Cette enquête, à laquelle ont pris part cent nonante-huit participants travaillant principalement dans les cantons de Vaud et de Genève, a révélé des caractéristiques qui sont propres à d’autres professions. C’est ainsi que 35% des personnes sondées souhaitent travailler dans les bureaux de leur employeur et 27% veulent choisir leur lieu de travail; 27% d’entre eux désirent avoir un temps de déplacement au travail de moins de trente minutes et 21% de moins de quarante minutes. Une forte majorité considère l’ambiance de travail comme importante. Suivent de très près: la relation de confiance avec l’employeur et la bonne communication au sein de l’entreprise. Plus de 60% des participants estiment que le respect est une valeur prioritaire.
Pour près de 60% des personnes qui ont répondu à l’enquête, une ambiance de travail inadéquate est l’une des raisons principales de quitter son emploi. Le manque de défis et de projets intéressants en est une autre. C’est là que les demandeurs d’emplois digitaux tendent à se différencier des candidats d’autres professions. Ainsi, 79% d’entre eux souhaitent travailler par projets, 44% n’ont pas de préférence pour la taille de l’entreprise et son caractère – international, national ou régional – leur est assez indifférent. Pour la recherche d’emploi, 76% privilégient la plateforme Linkedln et 73% le web. Un élément clé est que le demandeur d’emploi souhaite que son supérieur comprenne ce qu’il fait. «Cela montre le besoin de reconnaissance et celui d’échanger, d’évoluer», constate Elvis Gonzalez. Les auteurs de l’étude ont aussi remarqué que l’importance accordée à la rémunération est relative, ce qui est peut-être dû au fait que ces emplois sont en général bien rémunérés. C’est donc avant tout l’attractivité du job qui compte, de même qu’un processus d’engagement court. Les candidats veulent savoir tout de suite si l’emploi qu’ils visent est un bon plan ou non. A noter que ces personnes ne cherchent en général pas vraiment un emploi, les propositions de changer de place se présentent d’elles-mêmes. Elles aiment l’agilité comme les nouvelles techniques. Les secteurs des assurances et de la finance n’ont ainsi pas vraiment la cote auprès d’elles. «Elles considèrent que les technologies qu’ils utilisent sont désuètes», explique Elvis Gonzalez.
Comment faire, dès lors, pour être un employeur séduisant aux yeux de ces demandeurs d’emploi? Les moyens dont disposent les entreprises pour y parvenir ne manquent pas. Il y a la formation des cadres, bien sûr. Ceux-ci ne peuvent pas tout savoir, mais ils doivent pouvoir être des interlocuteurs crédibles pour les spécialistes du digital. L’élément essentiel est toutefois la modification des structures organisationnelles de l’entreprise, car la digitalisation est une conséquence directe et incontournable de ces changements.
Qui dit nouvelle organisation dit aussi nouveau mode de recrutement. «Si vous changez la place de la porte d’entrée d’une maison, vous devez aussi modifier la disposition des pièces», dit Elvis Gonzalez. Les entreprises peuvent aussi travailler sur leur image. Le demandeur d’emploi doit repérer rapidement celles qui lui conviennent. Soigner l’intégration de collaborateurs étrangers aux cultures différentes est aussi devenu une nécessité, car nombreux sont les talents de la digitalisation qui sont recrutés à l’extérieur de la Suisse. Cette première étude pourrait être suivie d’une autre dans trois ans, afin de suivre l’évolution du secteur digital et des attentes de ses acteurs. »
Rédigé par Miroslaw Halaba, journaliste indépendant