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Dans cet article, nous allons nous concentrer sur la décentralisation du pouvoir de décision. Par conséquent, on entend par décentralisation, la répartition du pouvoir de décision.
En effet, de nos jours, nous pouvons souvent constater dans bon nombre d’entreprises une décentralisation physique mais pas une décentralisation du pouvoir et nous pouvons fréquemment les qualifier d’entreprises décentralisées.
Dans cet article, nous allons nous concentrer sur la décentralisation du pouvoir de décision. Par conséquent, on entend par décentralisation, la répartition du pouvoir de décision.
Cette définition reprend la même ligne que celle de H. Mintzberg dans le livre « Structure et dynamique des organisations » :
Nous dirons que la structure est centralisée quand tous les pouvoirs de décision se situent à un seul point dans l’organisation – à la limite dans les mains d’un seul individu ; nous dirons que la structure est décentralisée lorsque le pouvoir est dispersé entre de nombreuses personnes.1
Pourquoi devrions-nous mettre un accent plus important sur la centralisation ou la décentralisation ? Concernant la centralisation, H. Mintzberg apporte deux principaux éléments de réponse : le premier élément mis en avant est le fait que la centralisation est le mécanisme le plus puissant pour coordonner les décisions dans l’organisation. En effet, si toutes les décisions sont prises par un seul individu, et donc par un seul cerveau, mises en œuvre par une supervision directe, une coordination solide est mise en place. Le deuxième élément est celui du goût du pouvoir. Celui-ci, en revanche, n’apporte guère de plus-value et peut même être contreproductif.
Au niveau de la décentralisation, il apporte un élément très solide : tout simplement parce qu’un seul centre, un seul individu, ne peut comprendre toutes les décisions.
En effet, comment imaginer que toute l’information soit transmise à une personne sans en perdre une partie de la substance ? Comment être sûr que cette information soit bien interprétée ? De plus, une seule personne, aussi compétente soit-elle, ne peut avoir la capacité de comprendre toutes les problématiques de marketing, de vente, de finance, des produits ou encore des spécificités locales de chaque marché. Ce point est d’autant plus marqué dans une compagnie ayant une présence multi-sites et/ou à l’international.
H. Mintzberg met aussi en avant ce qu’il appelle l’erreur la plus courante en matière de conception d’organisation : centraliser les décisions lorsqu’on est face à des limitations cognitives. Ce qu’il entend par là, c’est que lorsque des erreurs sont commises par un niveau hiérarchique inférieur, le niveau supérieur pense qu’il est plus compétent et donc, il centralise. On peut donc conclure qu’il y aurait une tendance naturelle à la centralisation, étant donné qu’une marge d’erreur nulle n’existe pas. Toujours selon Mintzberg, ce comportement conduit inéluctablement, dans des situations complexes, à un état connu sous le nom de « surcharge d’information » : plus le centre essaie de recevoir des informations, moins il en a en réalité (Driver et Streufer, 1969).2
En d’autres termes, à un certain moment, une personne aussi compétente soit-elle ne peut pas toujours être la meilleure, ni avoir le temps nécessaire à disposition. Elle devrait donc laisser le pouvoir de décision à la personne la plus compétente dans le domaine tout comme la capacité nécessaire au traitement de l’information. Enfin, selon les propos de Mintzberg : Comme Jay le remarque (1970, p. 64), une centralisation excessive conduit ceux qui ont l’information nécessaire à en référer à des supérieurs qui n’ont aucune connaissance des réalités quotidiennes, pour que ces derniers prennent les décisions.
Suite à cela, nous pouvons conclure qu’une centralisation totale ou un niveau de centralisation élevé n’est pas une solution viable et nous devons veiller à l’éviter. Par conséquent, il est indispensable de définir ce que l’on va appeler un niveau de décentralisation. Nous ne parlerons donc pas de centralisation ou décentralisation, mais de niveaux de décentralisation.
H. Mintzberg donne trois raisons majeures à la décentralisation :
Dans l’abondante littérature consacrée à la décentralisation, nous pouvons trouver principalement quatre types de décentralisation possibles3 :
Ces éléments nous donnent une base pour déterminer quel sera le niveau de décentralisation optimale à mettre en place dans son entreprise. Il est important de comprendre qu’il n’y a pas de solution idéale qui peut être répétée ; la solution choisie est donc valable à un moment précis pour une situation précise. Par conséquent, quelle que soit la décision prise, il faut déjà, à ce moment-là, être conscient qu’il faudra la remettre en question à l’avenir.
1 Mintzberg, H. (2010) Structure et dynamique des organisations, page 173, Les Editions d’Organisations, Paris, 2010
2 Driver, M. J. & and Streufert, S. (1969) Integrative Complexity : An Approach to Individuals and Groups as Information-Processing Systems, Administrative Science Quartely, pp.272-285
3 Helfer, J.-P., Kalika, M., Oroni, J. (2004) Management stratégie et organisation, Vuibert, pp.264