Pour en savoir plus sur notre utilisation générale des cookies, consultez notre page de politique de confidentialité. Vous pouvez aussi paramétrer les cookies utilisés.
Mettre en place un cadre afin de récolter, évaluer et traiter les idées des collaborateurs et collaboratrices
Pour beaucoup, l’innovation est une notion qui ne concerne que les entreprises actives dans un domaine technologique. Or, l’innovation est partout et s’applique à tous les niveaux d’une société. L’innovation peut être définie comme étant un « processus qui conduit à la mise en œuvre d'un ou de plusieurs produits, services, procédés, formes d'organisation, modèles d'affaires, nouveaux ou améliorés, susceptibles de répondre à des attentes implicites ou explicites et de générer une valeur économique, environnementale ou sociétale pour toutes les parties prenantes »1. L’innovation n’est donc pas nécessairement liée au fait de développer un nouveau produit révolutionnaire. Il s’agit de la mise en place d’un élément nouveau au sein de l’entreprise, d’une manière générale. Digitaliser une activité pour améliorer l’organisation, par exemple, représente une innovation2.
Telle que présentée dans notre étude sur l’innovation, la capacité à innover d’une entreprise est une condition à sa pérennité, quelle que soit sa taille et son domaine d’activité. Par conséquent, chaque structure devrait allouer un minimum de ressources à l’innovation, en fonction de ses objectifs, de son domaine d’activité et de sa taille. Cette étude de cas présente l’une de nos missions pour une société de services qui a sollicité notre expertise afin d’augmenter sa capacité à innover.
Plusieurs années auparavant, notre client avait mis en place un concept de boîte à idées. L’initiative devait permettre aux collaborateurs et collaboratrices d’exprimer leurs idées concernant l’amélioration de différents aspects allant des activités opérationnelles à l’ambiance de travail. Or, comme dans beaucoup de sociétés, cela n’aboutissait à rien de concret car aucun processus n'avait été établi pour gérer les idées recueillies. Cela créait par ailleurs des frustrations ainsi qu’une baisse de motivation chez les collaborateurs dont les idées innovantes et pertinentes n’étaient finalement pas réellement prises en considération.
Mettre en place une boîte à idées n’est en effet pas suffisant pour augmenter la capacité à innover de l’entreprise et motiver la participation des collaborateurs et collaboratrices si l’initiative n’est pas accompagnée d’une démarche structurée permettant d’évaluer et traiter les idées recueillies.
Souhaitant donner suite à cette initiative et créer une activité qui amène de la valeur à l’entreprise, la Direction a sollicité l’aide de notre équipe pour développer et implémenter un processus d’idéation.
Préciser le cadre de la mission passait notamment par la définition de notions fondamentales afin de s’assurer que toutes les personnes concernées par le projet avaient la même compréhension. Dans ce cas précis, les notions d’innovation, invention, idée et créativité - des termes très proches3 - ont été clairement définies. Notre intervention était ainsi plus claire : nous allions donner vie à une nouvelle activité au sein de la société dont l’objectif allait être d’augmenter la capacité d’innovation de celle-ci. L’activité en question allait permettre de gérer les idées des collaborateurs et collaboratrices afin d’en faire évoluer certaines en projets innovants.
Les idées sont à la base de l’innovation. Mais toutes les idées ne peuvent déboucher sur un projet concret et innovant. Juger de la pertinence et de la faisabilité de l’idée est donc essentiel. Il faut définir des critères de sélection, puis déléguer les différentes tâches à une ou plusieurs personnes. En somme, pour permettre aux idées de se concrétiser et se transformer en innovation, il est indispensable de disposer d’un système structuré permettant de les traiter, de les évaluer et de les faire évoluer en projets concrets. C’est ce que nous appelons un processus d’idéation.
Avant une quelconque implémentation, il est essentiel de créer et représenter visuellement le processus d’idéation, autrement dit les différentes étapes à partir du moment où une idée est générée jusqu’au moment où celle-ci se transforme en un projet. Le processus d’idéation est comme un entonnoir : les idées sont souvent nombreuses au départ et au fur et à mesure qu’elles avancent dans le processus, leur nombre diminue à travers leur passage dans différents filtres. Au final, seule une poignée d’entre elles sont concrétisées.
Nous avons donc designé le processus pour qu’il soit adapté à la réalité de la société de notre client et avons sélectionné les critères sur lesquels évaluer les idées aux différentes étapes ainsi que les actions qui devaient être effectuées.
Certaines grandes entreprises ont des équipes entières dédiées à l’innovation. D’autres, comme celle de notre client, n’ont que quelques ressources à y allouer. Dans ce cas précis, nous avons donc imaginé un processus adapté qui n’entrave pas l’activité habituelle de la société. Une commission responsable de faire fonctionner cette nouvelle activité a ainsi été créée et chaque intervenant avait un rôle spécifique et des responsabilités définies.
L’un des éléments clés pour le bon fonctionnement de cette nouvelle activité était la mise en place d’un outil adapté. Nous avons donc sélectionné et implémenté un outil collaboratif, facile à prendre en main, qui permette de centraliser l’information, de la rendre facilement accessible et de procéder à l’évaluation et au suivi des idées.
Une fois le processus créé, les rôles et responsabilités définis et l’outil implémenté, il ne restait plus qu’à présenter cette nouvelle activité aux collaborateurs et collaboratrices à former les différentes personnes composant la commission. Cette étape signait le lancement officiel de la nouvelle activité au sein de l’organisation. Les idées des collaborateurs et collaboratrices pouvaient dorénavant être gérées de manière optimale.
L’objectif de la mission n’était pas de révolutionner l’organisation. Il s’agissait de mettre en place un changement relativement simple mais qui pouvait avoir de grandes retombées. Parmi toutes les idées générées, certaines peuvent réellement se transformer en projets impactants pour la performance de l’entreprise. Or, l’absence d’une gestion un minimum structurée peut nous faire passer à côté de grandes innovations.
L’autre élément fondamental illustré par la mission décrite ici est que l’innovation est souvent une démarche « bottom up » et ne devrait par conséquent pas être réservée exclusivement au niveau de la Direction. En effet, les idées les plus innovantes naissent souvent au niveau des activités opérationnelles et proviennent des personnes confrontées à la réalité du travail. Il est donc essentiel d’être à l’écoute de ces collaborateurs et collaboratrices et de prendre en compte leurs idées.
1 AFNOR. (2014). Management de l'innovation - Guide de mise en oeuvre d'une démarche de management de l'innovation (Indice de classement : X50-271). La Plaine Saint-Denis: AFNOR Editions.
2 « Digitalisation... Plutôt une question d'innovation stratégique ! », M&BD Consulting SA, janvier 2018, https://www.mbdconsulting.ch/publications/digitalisation-innovation-strategique
3 « Etude sur la capacité à innover des entreprises », M&BD Consulting SA, janvier 2017, https://www.mbdconsulting.ch/publications/etude-capacite-innovation