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L’arrivée d’Amazon en Suisse fait trembler. Plus que jamais, le choix des bons canaux de distribution est un enjeu déterminant pour les enseignes et plus particulièrement pour les marques. C’est l’heure de faire les bons choix.
Pourtant il ne s’agit là que d’un épisode de plus dans une série qui a commencé il y a bien longtemps. La distribution a déjà entamé sa mue avec le e-commerce il y a des années. Ce n’est qu’un pas de plus. La différence, c’est que l’arrivée des « rouleaux compresseurs de la distribution en ligne » impose à chaque enseigne de faire des choix, de définir une stratégie claire en termes de canaux de distribution. Fini le temps où l’on pouvait tout faire sans risquer : un peu de distribution avec des partenaires, un peu de corner, un brin de magasin intégré et un soupçon de digital. Certains canaux deviennent incompatibles selon le positionnement du produit. Les nouveaux enjeux requièrent de la cohérence, de la discipline. Il faut serrer les rangs. Car les erreurs et faux pas peuvent être très couteux et parfois irréversibles.
Les distributeurs et commerçants dans le commerce de détail sont bien évidemment les premiers impactés. Mais par ricochet les fabricants et propriétaires des marques sont fatalement face à des choix déterminants.
Vous l’aurez compris, c’est le temps des choix....et de préférence des bons choix.
Ces quelques lignes apportent un éclairage plus particulièrement pour les fabricants et distributeurs de produits de « marque ».
Oui.
La plupart des marques de luxe haut de gamme, parmi lesquelles « Louis Vuitton », ne sont présentes ni sur Amazon, ni sur aucune autre plateforme de vente en ligne généraliste de grande échelle d’ailleurs. Leur postulat est clair : le vrai luxe est synonyme de rareté et donc incompatible avec ce type de canal.
La position semble plus contrastée pour certains autres acteurs. Plusieurs enseignes « Massprestige » (p.ex. Hugo Boss, Ralph Lauren) s’y affichent avec une gamme importante de leurs produits et dérivés.
Selon le segment cible, le choix d’une présence sur ces plateformes du net est vraisemblablement défendable. En tant qu’outil de distribution complémentaire, elles sont un atout puissant pour élargir la clientèle et répondre aux nouvelles habitudes d’achat.
Il faut cependant demeurer vigilant :
Certains acteurs résisteront et se focaliseront sur les autres canaux.
Si le choix est d’exclure sa présence sur les géants du net, alors il faut s’assurer que l’enseigne maîtrise ses canaux de distribution pour éviter que l’un des acteurs du réseau ne cède au chant des sirènes. Une plateforme web ne connaît en effet pas de frontières. Lorsqu’un maillon lâche, c’est la chaîne qui cède. C’est la loi du maillon le plus faible.
Les enseignes doivent surtout décider, non pas par mimétisme mais à l’issue d’une analyse propre. Ces plateformes doivent rester au service du produit et de la marque, et non le contraire.
Il l’est plus que jamais.
Les enseignes savent combien il est important d’offrir une «expérience client» non seulement pour se différencier mais également pour créer la confiance et fidéliser sa clientèle. Le concept magasin, c’est créer cet environnement autour du produit, un espace où l’émotion devient partie intégrante de l’offre. Une plateforme digitale peut certes créer un monde virtuel, mais l’expérience sensorielle et émotionnelle est limitée voire inexistante à ce stade. Et c’est pourtant celles-ci qui sont déterminantes. Le magasin est et restera l’élément différenciant.
Faut-il le rappeler, le magasin mono-marque est l’expression du produit et de l’offre ; l’endroit où l’on sent et touche, où l’on reçoit un conseil personnalisé, où l’on peut sentir le savoir-faire et l’expertise. Le magasin devient bien plus qu’un espace de vente, il est un concept élaboré, une offre scénarisée. Il est le point d’ancrage de la marque dont les effets rebondissent sur les canaux complémentaires tels que le e-commerce. Et pas l’inverse.
Les dernières études de PWC sur les préférences des consommateurs par rapport aux canaux de vente sont parlantes : les achats en magasins représentent toujours la plus grande proportion des achats (44%) et sont tendanciellement en hausse ! (PWC, Global consumer insight survey 2018)
Construire durablement une marque sans s’appuyer sur des magasins physiques paraît illusoire.
Chaque cas est différent.
On aura entendu les récentes annonces de quelques acteurs de la haute horlogerie qui ne participeront plus à Baselworld ni à SIHH à Genève. Il semblerait que ces groupes de luxe redistribuent les cartes de leur distribution. Les décisions s’inscrivent peut-être dans une stratégie de verticalisation, privilégiant la distribution et la vente par des magasins qui leur appartiennent. Fini les distributeurs et détaillants, vivement les magasins intégrés ?
C’est un choix qui paraît légitime pour les raisons suivantes :
Cependant, il faut rester attentif sur deux points essentiels :
Les facteurs clés qui déterminent ce choix sont : le positionnement du produit, l’état du réseau, des ressources disponibles et le facteur temps. La solution appropriée est donc spécifique à chaque situation.