Pour en savoir plus sur notre utilisation générale des cookies, consultez notre page de politique de confidentialité. Vous pouvez aussi paramétrer les cookies utilisés.
Bon nombre d’entrepreneurs considèrent que la gouvernance d’entreprise est l’affaire des entreprises cotées ou de celles qui évoluent dans un secteur soumis à une surveillance et une réglementation accrue. Ils imaginent la gouvernance comme un ensemble de règles contraignantes inadaptées aux PME. Or ses enjeux sont justement ailleurs. La gouvernance s’applique à toute entreprise qui aspire à une gestion saine et à un développement pérenne. C’est avant tout ces objectifs qu’elle vise.
La genèse de toute aventure entrepreneuriale est ponctuée d’impératifs : définir les contours de son projet au travers d’un business plan, trouver un financement si on ne dispose pas des fonds propres nécessaires, produire, entrer sur le marché, acquérir les premiers clients, encaisser les revenus. Pour que l’aventure puisse se poursuivre, il convient en outre d’être en mesure de gérer son entreprise en prenant les décisions appropriées. Or, dans le monde complexe dans lequel nous évoluons, il n’y a pas de voie toute tracée. Et les compétences nécessaires à la gestion durable de toute entreprise sont souvent inversement proportionnelles aux ressources, qu’elles soient financières ou humaines, à disposition. Parmi les connaissances requises pour gérer une entreprise citons entre autres la stratégie, la comptabilité, la finance, la gestion des risques, le marketing, la réglementation, les technologies de l’information. En outre, le savoir-être, l’intelligence émotionnelle ou les qualités managériales sont d’égale importance. Et il ne s’agit pas de disposer de vagues connaissances théoriques mais bien d’expériences concrètes et solides.
La formule d’Emile de Girardin, "gouverner c’est prévenir", s’applique donc également aux entreprises. C’est surtout "choisir, décider". Alors comment s’y prendre quand on dispose d’un projet de qualité, répondant à une demande, peut-être même innovant, mais que notre organisation ne dispose pas de toutes les compétences ou ressources requises ? Engager un ou plusieurs membres de direction ? Externaliser ce qui n’est pas directement lié au cœur d’activité ? Fusionner avec une entreprise aux compétences complémentaires ? Mandater par désespoir une société de conseil ? Ce ne sont pas les options qui manquent. C’est précisément là que la gouvernance prend tout son sens.
Tôt ou tard, chaque entrepreneur devra s’entourer et rechercher les compétences qui lui manquent de sorte que son projet puisse se développer de manière pérenne. C’est pour ainsi dire inéluctable, peu importe les moyens ou la forme juridique de l’organisation.
En conséquence, il est indispensable de comprendre et définir les relations entre les parties prenantes. Trouver les formules adéquates, adaptées à l’entreprise, simples, modulables et transparentes pour régir les rapports entre ses intervenants est aussi essentiel que de disposer d’une vision claire du fonctionnement de l’activité. Mais cela est encore insuffisant. Il convient de veiller préalablement à l’évaluation de ces fameuses compétences qui feraient défaut. Il peut s’agir d’une expertise métier, mais également d’aptitudes plus abstraites telles que l’indépendance, l’absence de conflit d’intérêt ou un regard neuf qu’une personne externe peut poser. Pour ce faire, il est préférable d’entamer le processus par le sommet de la pyramide hiérarchique, de sorte à pouvoir évaluer correctement l’ensemble des ressources en toute indépendance.
C’est précisément ici que se situent les enjeux de la bonne gouvernance. Et ils n’épargnent aucune entreprise. S’interroger sur les compétences requises pour faire face aux défis que l’entreprise rencontrera demain, sur la manière adéquate d’intégrer et fidéliser des nouvelles parties prenantes, sur la façon de faire converger leurs intérêts, ou encore sur comment chacun envisage sa succession sont autant de sujets qui devraient être au cœur des préoccupations des PME. Pour adresser ses réflexions, il est plus raisonnable de s’en entretenir avec des personnes indépendantes, qui n’ont pas de conflit d’intérêt et dont la principale préoccupation demeure la pérennité de l’entreprise.
C’est en se préoccupant aussi de sa gouvernance qu’un entrepreneur pourra valoriser au mieux son affaire et en assurer la pérennité. Et cela, quelle que soit son organisation, sa taille, sa forme juridique ou sa branche d’activité. La gouvernance est donc bien l’affaire des PME, peut-être encore davantage que celle des sociétés déjà bien établies.